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QUESTION (Q) : Comment se fera la désignation du candidat du Collectif  Force Citoyenne pour les municipales 2014 ?

Président du Collectif Force Citoyenne (PCFC) : Tout d’abord, ça ne sera pas uniquement le candidat Collectif Force Citoyenne mais le candidat issu d’un rassemblement plus large : par exemple, une alliance avec d’autres collectifs voire de petits partis initiés par la désignation de notre candidat. Il faudra, être adhérent à l’un de nos partenaires. Nous allons réfléchir sur un certain nombre de thèmes pour les prochaines municipales. Ces adhérents pourront participer aux ateliers, donner leurs points de vue et aussi participer à l’élection de notre candidat, comme nous désignons un binôme paritaire.

Q : Pensez-vous réussir à mobiliser davantage de citoyen(ne)s ?

PCFC : En effet, globalement aujourd’hui l’essentiel de la population ne s’intéresse pas concrètement à l’inclusion politique, ce n’est pas encore dans la tête des gens. Nous estimons que notre opération peut sensibiliser plusieurs milliers de personnes. C’est notre objectif car nous souhaitons, dans un premier temps, rassembler un large public par le biais de mesures adaptées à chacun.

Q : Parlons de vous. Vous êtes Président du Collectif Force Citoyenne et la Fédération Cœur et Actions Sans Frontières à Toulouse, Porte-parole désigné du collectif aux municipales 2014. Pourquoi vous lancez-vous dans cette aventure des municipales ?

PCFC :  parce ce que j’y pense tous les jours en constatant l’exclusion des personnes en situation de handicap, l’augmentation du nombre SDF, le taux chômage dans les quartiers populaires, l’augmentation du coût de la vie et surtout l’éducation des enfants dans les quartiers. Je me sens prêt à figurer parmi ces têtes de liste, j’ai vu évoluer cette ville. A mon avis, une liste à l’élection locale doit être la représentativité de la société. J’ai de l’expérience, je sais comment fonctionne cette ville, comment fonctionnent les services. Je m’y prépare depuis deux ans, je travaille en équipe pour faire des propositions.

Q : Pourquoi avoir la volonté de présenter une équipe qui est au delà du clivage droite- gauche ?

PCFC : je comprends que cela puisse surprendre à Toulouse car  nous avons pris l’habitude d’avoir des  listes de gauche, ou de droite, avec obligation pour les autres partis de se ranger derrière le PS, ou l’UMP. Et ceux, comme moi, qui disent « on pourrait faire différemment », sont exclus. Or la normalité, c’est qu’il y a des listes qui sont au delà du clivage droite et gauche au premier tour et que l’on se rassemble au second tour à condition de se mettre d’accord sur un programme ; et certainement pas qu’il n’y ait qu’une seule liste au premier tour. C’est une banalité démocratique, je dirai même une nécessité démocratique.

Q : Quelle est la spécificité du programme du Collectif Force Citoyenne ?

PCFC : L’inclusion politique est un projet de société : c’est cela que nous portons dans cette campagne. Des réponses aux questions du handicap, la diversité, l’écologie, de santé, de logement, de mobilité, de nature en ville et de relocalisation de l’économie.

Q : Pouvez-vous nous donner un exemple ?

PCFC : La question de la place des personnes en situation handicapée dans ce pays. Par exemple, l’épisode vécu par un de nos militants : si vous faites partie des millions de personnes qui ont vu le film « Intouchables », que vous donnez ou participez régulièrement au Téléthon, il est temps de connaitre la vérité sur le handicap dans notre pays. Il faut savoir que dans le pays des Droits de l’Homme, il y a de grands donneurs de leçon de morale, le mariage entre un handicapé et un valide, n’est pas inscrit dans la Loi… Oh, ce n’est pas inscrit dans la Loi, sinon le monde entier nous tomberait dessus … On se contente de mettre en place des incitations financières à ne pas le faire. Et c’est la même chose. Si le revenu mensuel du conjoint valide dépasse 1600€, la personne handicapée perd l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), plus de 700€ ; en soit ce n’est pas un gros problème, sauf qu’en perdant l’AAH, la personne perd aussi toute les aides pour acheter fauteuils, matériel médical, aménagement de l’habitat … et elle perd aussi son exonération de taxes foncières et d’habitation. Par exemple, pour acheter un fauteuil manuel correct, il faut compter entre 2000 et 2500€, mais comme chaque handicap à ces exigences, le prix atteint rapidement 3000€, la sécurité sociale vous rembourse 400€, donc 2600€ à votre charge. Et pour un fauteuil électrique, vous montez facile à plus de 10 000€. Si la personne bénéficie de l’AAH à taux plein et non imposable, ces dépenses sont prises en charge souvent à 90%. Personnellement, j’ai rencontré un couple dont l’épouse handicapée, ne voulant pas que son mari ne subisse financièrement son handicap, a travaillé à plein temps, elle a disparu prématurément. En résumé et en conclusion de cette question, il faut donc avoir un revenu de 4000 euros par mois au moins, pour pouvoir se marier, perdre l’AAH, et autofinancer l’ensemble des dépenses directement liées au handicap. Et je vous rappelle qu’aujourd’hui, cette somme est fixée à 1600 euros. Vous pensez que c’est fini ? Et bien non, je vous confirme … on parle bien de la France, Liberté, Égalité, Fraternité !

Q : Si Pierre Cohen et Jean – Luc  Moudenc étaient les deux candidats présents au second tour des municipales, pour qui voteriez-vous ?

PCFC : Je ne le dirai pas avant la fin du premier tour. Qui seront les candidats restants au deuxième tour ? J’imagine que nous serons aussi dans la bataille. Nous verrons au soir du premier tour, mais nous, nous souhaitons participer au mieux et influer sur les politiques publiques. Influer sur la politique publique cela veut dire être dans l’exécutif ; cela veut aussi dire avoir un programme et au soir du premier tour négocier un programme. Au soir du premier tour, nous verrons ce que l’on peut proposer comme projet avec la gauche, ou la droite et nous construirons ensemble un programme.

Q : Que pensez-vous du projet de Toulouse Métropole ?

PCFC : Cette métropole fait partie des choses que l’on peut regretter dans la gouvernance, en tout cas dans le fonctionnement démocratique de la ville de Toulouse. J’en suis d’autant plus déçu que pour nous la métropole Toulousaine est vraiment un projet intéressant. Mais il faut reprendre cela tous ensemble, en discuter, donner du sens à ce qui est déjà une réalité. Au lieu de cela, on nous fait un coup politique de petits arrangements entre amis, dans le dos des citoyens qui n’y comprennent rien. Quand on commence un projet de cette importance, on le fait en toute transparence. On pourrait y associer les citoyens.  Je pense personnellement que la création d’une métropole, par exemple, doit passer par un élément fondateur, comme une élection ou par le biais d’un référendum.

Q : Qui devrait être désigné président de cette métropole ?

PCFC : Je choisirai l’opposition pour ce mandat. Sincèrement, je n’ai pas encore réfléchi, mais je suis contre le cumul des mandats. Il y a pleins d’autres métropoles qui ne sont pas présidées par le maire de la ville. D’autant plus pour éviter la démagogie autour de cette ville. Et le travail qu’il y a à fournir pour une ville comme Toulouse, ça prend tout le temps d’un maire.

Q : Comment comptez-vous favoriser les transports urbains ?

PCFC : D’abord en faisant des choix politiques et budgétaires importants. Il va falloir travailler avec le Tisséo, qu’il comprenne qu’il ne peut pas être un État dans l’État. C’est au Grand Toulouse de reprendre en mains cette question, aux élus de décider et de trancher. Bref, ne pas laisser un homme seul ou une petite équipe prendre les commandes. Je pense qu’il faut augmenter la fréquence de transports en commun le soir et la nuit les jeudis, vendredi et samedi. Il faut bien-sûr en discuter, voir ce que cela coûte mais je pense qu’il faut en faire plus le soir.

Q: Vous êtes opposé à la proposition de construction du second stade ?

PCFC : Bien sûr, ce stade ne sert à rien et va plutôt favoriser les joueurs de haut niveau avec un très bon salaire sur le dos des pauvres. Bref, je préfèrerais utiliser cet argent pour la construction des logements et l’insertion des SDF dans notre ville.

Q : Que pensez-vous des transports fluviaux et téléphériques ?

PCFC : Ce sont des choses sur lesquelles nous devons travailler. Pourquoi pas développer des téléphériques (transport par câble), des télécabines ? C’est un type de transport qui ne coûte pas cher. Pour ce qui est des navettes fluviales, on a une équipe qui travaille dessus. On peut faire des choses très intéressantes et pour pas cher.

Q : Beaucoup de Toulousains se plaignent des difficultés de stationnement en ville ?

PCFC : Oui, c’est difficile de stationner. Je tiens à préciser que la municipalité actuelle a déjà supprimé quatre mille places de parking. Les parkings payants sont les plus chers de France avec ceux de Paris. Par exemple à Toulouse : 19€ pour une demi-journée à Saint Georges. Sincèrement très souvent, on n’a pas besoin de stationner en ville, il suffirait de prendre les transports en commun. Personnellement, je n’ai pas de soucis pour le stationnement avec le transport en commun. Il faut la penser pour les vélos, les modes doux de circulation et aussi pour les piétons. C’est extrêmement important. Un tiers des ménages toulousains n’a pas de voiture. Je crois qu’il faut y répondre de deux manières : d’abord augmenter le nombre de places de parking relais à l’entrée de l’agglomération et des transports en commun plus confortables. En tant qu’adhérent de l’association « deux pieds », je précise que dans notre programme figure l’intégralité de ses propositions.

Q : Ce serait mettre le centre ville piéton, sans voitures ?

PCFC : C’est notre proposition phare. Réduire la vitesse à 30 km/h d ville apaise la vie.

Q : Une des questions qui préoccupe le plus les Toulousains c’est celle de la politique de la petite enfance et des places en crèches plus précisément. Que proposez-vous pour améliorer l’accueil dans les crèches ?

PCFC : Les places en crèches se partagent entre ce que met en place la ville et ce qui est mis par la CAF, donc ce que décide le gouvernement… Il y a une bagarre à ce niveau là. Il faut répondre de différentes manières à cette demande. Il faut aider les crèches parentales. Il faut aussi développer et aider les relais d’assistantes maternelles. Je crois qu’il n’y en a qu’un ou deux en ville. Beaucoup de gens aiment bien avoir une assistante maternelle. Elles sont beaucoup à Toulouse. Leur difficulté, c’est qu’elles sont isolées. Il faut développer des lieux où elles peuvent se retrouver, rencontrer, échanger, collaborer. Notre équipe va réfléchir à une politique d’augmentation de places en crèches. Or ça coûte très cher et on sait qu’on est en période de restrictions budgétaires parce que, là aussi, le gouvernement fait des appels, des propositions. Mais il demande aux collectivités de payer.

Q : Que pensez-vous de la remise en question de la semaine à quatre jours ?

PCFC : Nous, le Collectif Force Citoyenne, nous étions pour cette réforme. Mais nous préférons quand même que les enfants aillent à l’école le samedi matin plutôt que le mercredi pour des raisons de rythme. C’est beaucoup mieux. Par contre, c’est vrai que ça peut coûter cher. Mais comme nous aimons tous dire que l’enfant n’est pas un coût mais un investissement…

Q : Sur la question sociale, avez-vous des exemples à donner sur les insuffisances de la politique municipale actuelle ?

PCFC : Je vais peut-être vous surprendre, mais je trouve que sur le social, oui on peut améliorer. Je trouve que beaucoup de choses ne sont faites dans cette ville. L’action de solidarité, l’accessibilité des personnes a mobilité réduite, aveugles et mal entendantes,  d’aide aux plus démunis, les SDF, l’aide à des associations telles que les épiceries sociales,  les hébergements d’urgence. Il faut savoir qu’il va y avoir une augmentation de la demande parce qu’arrivent aujourd’hui à la retraite des gens qui ont rencontré des difficultés avec des carrières à trous, très incomplètes. Avant, les gens arrivaient avec une retraite pleine, avec la pension de réversion. Il y a une montée de la précarité, y compris chez les personnes âgées. Il faut répondre à ça.

Q : Faut-il repenser la gestion des centres d’accueil de SDF à Toulouse?

PCFC : Il faut avoir une réflexion communautaire au niveau du Grand Toulouse. Je peux vous citer certaines villes riches de l’agglomération qui ne mettent pas un euro sur cette question. Ils se contentent de donner un ticket de métro à une personne, ou à des familles en leur disant : « Prenez le bus, allez à Toulouse». Il faut vraiment qu’il y ait une réflexion communautaire et que les villes les plus riches participent aussi. Sinon ça ne va pas. On a tous ensemble cet effort de solidarité à faire.

Q : À propos de situation complexe, que faire à Toulouse de ces familles de Roms qui sont déplacées de campement en campement, quelle est la solution à long terme ?

PCFC : Il faudrait développer un dispositif qui permet d’aider des familles à rentrer chez eux en Roumanie, parce que vous avez beaucoup de familles qui viennent à Toulouse en quittant tout parce qu’elles y sont contraintes et forcées. Donc, la vraie question, c’est « comment les aider à mieux vivre ? ». Il y a des millions euros de crédits européens qui ne sont pas utilisés. Quant à la situation d’accueil, avant d’expulser, il faut s’intéresser au relogement des gens. Aujourd’hui on a l’impression qu’on va avoir des demandes du privé pour évacuer les campements. On sait que les gens tournent et que la population n’est pas énorme, d’ailleurs c’est souvent la même qui tourne depuis des années. Ma théorie, c’est celle de l’Europe, de l’Humanité. De toute façon ces citoyens-là sont européens, donc cette question se règle à l’échelle européenne.

Q : Que préconisez-vous pour développer l’économie locale ?

PCFC : Ce qu’on propose, c’est de développer le concept ESS, c’est-à-dire, l’économie sociale et solidaire. A préciser qu’en 2010, l’ESS emploie 2,34 millions de personnes en France, soit près de 10% des salariés. Les effectifs les plus importants interviennent dans les domaines de l’action sociale, des activités financières et d’assurance, de l’enseignement et de la santé.  Au niveau de l’agriculture, on pourrait étudier la possibilité de nourrir les gens de l’agglomération avec les paysans du Grand Toulouse. L’agriculture biologique emploie trois ou quatre fois plus de monde que l’agriculture extensive. Donc dans ses domaines là, il faut favoriser la recherche. C’est aussi une vraie responsabilité de la ville et de la communauté urbaine parce que nous sommes des grands donneurs d’ordres. Et quand nous faisons des appels d’offre, il serait intéressant d’ajouter un certain nombre de critères. Mais on peut insister sur des critères comme la RSE (Responsabilité Sociale Environnementale) et la RSO (Responsabilité Sociale et d’Organisation).

Q : Vous pouvez expliquer ce qu’est la RSO ?

PCFC : C’est la façon dont l’entreprise va traiter son personnel, c’est-à-dire la politique sociale et les échanges au sein de l’entreprise. 

Q : On a le droit de mettre ce critère dans un appel d’offre ?

PCFC : On peut y travailler, on pourrait intégrer ces questions-là. On pourrait regarder, par exemple, la moyenne des salaires. On a des entreprises, y compris régionales, toutes les entreprises de taille intermédiaire, qui sont prêtes à y travailler. Avec elles, nous devons travailler vers cet objectif, et pas seulement des noms de grands groupes. Je ne vais pas leur faire de la pub, mais il y en a qu’on trouve partout dans toutes les grandes villes.

Q : Et comment concilier une politique économique et écologique en évitant les pics de pollution qu’on a rencontrés ces dernières années à  Toulouse?

PCFC : Il y a un travail à faire avec les syndicats, les entreprises, etc. Tous ceux qui ont compris cela ont pris un pas en avance. Même EDF l’a compris parce qu’avec leur lobby nucléaire ils essaient de bloquer et de racheter tout le reste.

Q : Et vous, personnellement, êtes-vous partisan de la décroissance économique ?

PCFC : La décroissance a un effet boomerang, la décroissance ça fait peur. Moi je suis pour la croissance d’un service aux personnes. Donc je suis pour la décroissance de certaines choses et la croissance d’autres. Et quand on parle croissance/décroissance, ça veut dire qu’on reste dans ce binôme, croissance du PIB/décroissance du PIB. Il faut déconstruire la croissance du PIB. Je suis pour la croissance du bonheur collectif.

Q : Le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, publié en mars 2013, note une augmentation des actes antisémites de 58% et une augmentation des actes contre les musulmans de 30%. Quel bilan tirer de ces chiffres alarmants ? Et quelles solutions proposez-vous pour éviter cette montée du racisme et de l’antisémitisme ?

PCFC : De ce que je vois, je pense que les actes antimusulmans sont sous déclarés. Beaucoup hésitent à porter plainte car ils sont stigmatisés. Il y a une remontée de l’extrême droite et de la xénophobie partout en Europe. Il faut construire non seulement l’espoir mais aussi donner des éléments de compréhension, de construction du nouveau monde à venir.

Q : Pensez-vous qu’il faille augmenter à Toulouse les caméras de vidéosurveillance ou augmenter l’aide à la police municipale, ou ni l’une ni l’autre de ces propositions ?

PCFC : Nous sommes contre la vidéosurveillance. On s’était mis d’accord sur le fait de ne pas augmenter le nombre de caméras. Cela coûte très cher car le problème n’est pas tant de mettre des caméras que de les regarder : il faut payer beaucoup de personnel pour regarder beaucoup de caméras. La rentabilité est très faible, de nombreuses études le prouvent. Cela pourrait éventuellement servir à filmer les voitures qui se garent sur les trottoirs afin de verbaliser directement. Mais sinon c’est relativement inutile, d’autant plus que les gens savent les éviter. En revanche, on pourrait renforcer la police municipale en limitant bien et en rappelant bien leurs fonctions et missions. Il faudrait développer sa présence de la police municipale le soir dans les quartiers.

Q : En terme de budget, quelle politique fiscale Proposez-vous appliquer à la ville de Toulouse?

PCFC : Nous pensons qu’il ne faut pas augmenter les impôts. Il faut aider la population toulousaine et être économe de son argent. Être économe cela ne veut pas dire ne rien faire mais bien réfléchir à ce qu’on fait. Aujourd’hui la situation économique se tend : le nombre de chômeurs augmente, les gens sont très inquiets. Avec l’argent que l’on a à la Ville, on n’a pas besoin d’augmenter les impôts, il faut le gérer de manière raisonnable, quitte à emprunter un peu. On peut être plus sévère sur le fonctionnement de certaines structures mais faisons déjà avec ce que l’on collecte. Arrêtons également de penser uniquement aux grands projets, au développement, à l’investissement ; pensons d’abord à entretenir la ville, à entretenir les trottoirs, permettre aux gens de circuler et de vivre agréablement dans leur ville.

Q : Vous parliez du centre-ville piéton, des personnes en situation handicap, des quartiers populaires, de l’amélioration des transports urbains, etc. Il faudra bien de l’argent pour ces projets ? Sur quels secteurs budgétaires mettriez-vous l’accent ?

PCFC : En ne faisant pas les 500 millions de travaux qui sont proposés par le parti politique conventionnel… le grand stade … deuxième rocade…ou pour la maison de l’image on trouvait l’argent. Ce dernier projet est un vrai gouffre, notamment dans ce qu’il va coûter à l’avenir. Il y aura donc des choix à faire, des choses à supprimer : je pense, par exemple, aux quelques centaines de millions d’euros que l’on donne à l’agrandissement du stadium.

Q : À ce propos, dans quelle mesure allez-vous favoriser les institutions sportives ?

PCFC : Les grandes institutions sportives n’ont pas besoin de la collectivité. Il faut savoir que l’on donne autant aux minorités des plus grands clubs sportifs professionnels qu’aux clubs amateurs. Ce n’est vraiment pas possible. Les clubs amateurs ont une fonction sociale et culturelle au grand sens du terme (développement, accès pour les jeunes à l’échange, animation de la vie dans le quartier, etc.) c’est remarquable.

Q : Que pensez-vous, dans un souci de transparence démocratique de la volonté de dévoiler le patrimoine des élus ?

PCFC : Je ne suis pas contre mais cela cache une vraie réforme fiscale et la nécessité de travailler sur l’argent caché et les paradis fiscaux. Ce sont des milliards qui sont détournés. Après, contrôler si un élu ne s’enrichit pas du fait de sa fonction, j’y suis tout à fait favorable.

Q : C’est démagogique selon vous ?

PCFC : Il faut le faire mais je pense que cela ne résoudra pas tout.

Q : Sur le plan culturel, Toulouse a connu l’émergence de plusieurs grands événements ?

PCFC : Il faut d’abord parler de la question patrimoniale. La culture c’est aussi le patrimoine de la ville. Je voudrais qu’on ne l’oublie jamais car c’est un travail imposant qui n’est pas simple à réaliser. Après, il y a des choses tout à fait remarquables, Rio Loco par exemple, je trouve cela vraiment bien et plein d’originalité, développant davantage l’aide aux arts émergents. On est content d’accueillir les gens mais il faut trouver un équilibre, il faut redévelopper le rayonnement intérieur pour que les Toulousains y aient à nouveau droit, se réapproprier la proximité aussi. 

Q : Quels seraient les critères pour développer une initiative culturelle plutôt qu’une autre ?

PCFC : Je ne sais pas, c’est compliqué à dire. Cela fait partie des choses sur lesquelles il faut prendre le temps de réfléchir. Il faut réfléchir à l’émergence de projets de qualité. J’ai vu des spectacles et cela m’a beaucoup aidé à réfléchir sur la question culturelle. Mais il faut se préoccuper du socioculturel : comment permettre l’émergence d’échanges dans les quartiers, s’appuyer sur ce que portent les gens : les potentialités leur permettant de se réaliser.

Q : Si nos lecteurs veulent en savoir plus que doivent-ils faire ?

PCFC : Ils peuvent envoyer un mail à : contact@collectif-force-citoyenne.fr